Top 5 des expressions québécoises d'hiver
La Belle Province regorge d’expressions toutes plus imagées et originales les unes que les autres, et plusieurs d'entre elles sont inspirées de notre hiver.
Si vous en êtes à votre premier séjour au Québec, il est possible que vous soyez un peu mêlés en nous écoutant parler.
Chose certaine, les particularités du français québécois sauront vous faire sourire, tout en vous en apprenant davantage sur notre belle culture.
Pour vous éclairer (ou vous embrouiller encore plus), découvrez 5 expressions hivernales bien de chez nous.
#1- Être vite sur ses patins
DÉFINITION
L’hiver chez nous, on sort nos patins : on joue au hockey, on passe l’après-midi à l’aréna, on part à la recherche des plus beaux lacs gelés, etc.
Cette expression québécoise désigne une personne qui s’adapte rapidement à une situation inattendue ou qui passe rapidement à autre chose.
Plus rarement, on l’emploie pour désigner quelqu’un à l’esprit vif, avec un excellent sens de la répartie.
En employant la forme négative, cette expression devient un reproche, voire une insulte. Pour l’adoucir, on double souvent l’adjectif « vite ».
EXEMPLES
- « Je n’en reviens pas, Jean a déjà une nouvelle blonde ! Il est vite sur ses patins celui-là ! »
- « Nicole n’a toujours pas trouvé d’emploi. Elle n’est pas vite vite sur ses patins. »
#2- Avoir la guédille au nez
DÉFINITION
L’hiver au Québec, c’est immanquable : on « a la guédille au nez » toutes les fois qu’on sort jouer dehors, ou parce qu’on a attrapé un p’tit rhume.
Cette expression signifie évidemment qu’il est grand temps de se moucher, car on a une petite goutte de morve sur le bord de la narine.
Et surtout, elle n’est pas comestible. Attention de ne pas confondre cette guédille avec une guédille de homard...
EXEMPLE
- « Marco, as-tu des kleenex ? J’ai la guédille au nez ! »
#3- Y' fait frette
DÉFINITION
Au Québec, il y a toute une échelle hiérarchique non officielle, mais bien établie, pour décrire les températures froides.
D’abord, il fait frais. Rien de trop grave, un peu désagréable, mais sans plus.
On a déjà vu pire, quand même.
Puis, il ne fait pas chaud…
Et certains comiques (souvent les hommes) rajoutent « pour les tuyaux » ou « pour la pompe à l’eau ».
Vous comprenez le sens, n’est-ce pas ? ;)
Ensuite, il fait froid.
Quand il fait froid, on s’habille chaudement oui, mais on peut quand même profiter des plaisirs de l’hiver.
Et puis l’horreur, surtout pour les touristes français en vacances, Y’ FAIT FRETTE.
Faire frette, c’est qu’il fait vraiment très froid. Autrement dit, ça caille. Mais ça caille, vraiment.
Pas moyen de faire du ski-doo, même habillé comme un ours.
EXEMPLE
- « Il fait vraiment trop frette pour que je mette les pieds dehors ! »
#4- Pelleter par en avant
DÉFINITION
Tout bon Québécois connait les techniques de pelletage, surtout quand vient le temps de parker son char dans un banc de neige.
Cette expression fait référence à une personne qui pellette, et qui lance la neige devant lui plutôt que sur les côtés.
La neige s’accumule donc dans le chemin, obligeant le pelleteur à la ramasser à maintes reprises et rendant la progression du déneigement extrêmement lente, voire nulle.
On dit donc que quelqu’un « pellette par en avant » pour parler d’une répétition d’efforts qui ne mènent à rien (ou à pas grand-chose du moins), ou d’un travail inutile.
On l’emploie aussi pour désigner une tâche ou une prise de décision que l’on remet toujours à plus tard.
EXEMPLES
- « Malgré toute sa bonne volonté, Jonathan échouera encore à son cours de mathématiques. J’ai vraiment l’impression qu’il pellette par en avant. »
- « Depuis le début des négociations, on pellette par en avant. Le syndicat a intérêt à mieux nous défendre parce qu’on commence à être tannés de faire la grève pour se faire entendre... »
#5- Swing la bacaisse dans l’fond d’la boîte à bois
DÉFINITION
C’est une expression très festive, que l’on utilise majoritairement durant le temps des fêtes.
La bacaisse est une bâche (bout de tissu ou une toile) qui était autrefois utilisée par les Québécois pour transporter les bûches coupées dehors, jusqu’à l’intérieur.
Une fois dans la maison, le bois de chauffage était rangé dans un gros bac prévu à cet effet, que l’on appelle encore aujourd’hui la boîte à bois.
Et en québécois, swigner veut dire lancer un objet avec force, avec entrain.
Une fois cette tâche accomplie, les bûcherons avaient les mains libres et pouvaient enfin s’adonner à d’autres occupations, comme fêter toute la veillée par exemple.
Aujourd’hui, on utilise donc « swing la bacaisse dans l’fond d’la boîte à bois » pour inviter les gens à se débarrasser rapidement du travail, et à aller célébrer et danser avec les autres invités… souvent déjà sur le party.
Parce qu’en toute franchise, il faut avoir la fraise paquetée ou du moins être chaudasse un peu pour dire cette expression.
D’ailleurs, si vous êtes au Québec pour le Jour de l’An, vous risquez probablement de l’entendre dans quelques rigodons, gigues et chansons à répondre.
Vous pourrez alors vous joindre à la fête et l’utiliser en toute connaissance de cause !
EXEMPLE
- « Les filles et les garçons dansent un rigodon, et on swing la bacaisse dans l’fond d’la boîte à bois […].
Voilà !
Et juste pour rigoler, essayez d'en utiliser le plus possible lors de votre prochain circuit au Québec. ;)
Maintenant que vous connaissez nos expressions, essayez d'imiter notre accent !
Si vous avez des questions, n’hésitez pas à vous exprimer dans la zone commentaire ci-dessous.
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