10 mots 100% québécois que vous ne connaissez pas
Vous prévoyez un road trip au Québec et vous aimeriez bien comprendre vos cousins ? Voici un petit cours de Québécois 101 !
Sommaire
- #1. Se grimer
- #2. Pantoute
- #3. Gougoune
- #4. Grayer
- #5. Cossin
- #6. Gosser
- #7. Flauber
- #8. Gadoue
- #9. Guédille
- #10. Bretter
#1. Se grimer
Vous connaissez sûrement "se faire une beauté" ? L'expression québécoise équivalente est plutôt "se grimer" ! Cette expression colorée, qui remonte au théâtre français du XIXe siècle, signifie se maquiller ou se préparer pour sortir.
Le mot tire son origine de l'italien "grimo" (ridé) et s'utilisait à l'époque pour décrire les acteurs qui se maquillaient pour paraître plus âgés. Aujourd'hui, quand une Québécoise annonce qu'elle va "se grimer", pas de panique : elle ne prévoit pas de se transformer en mamie, mais plutôt de se faire belle pour la soirée !
Vous risquez aussi de l'entendre si une femme prend trop de temps à se mettre belle. "Ah, a doit être en train de se grimer!"
Mais attention, ne l'utilisez pas comme un adjectif ! Dire à une femme qu'elle est bien grimée, c'est perçu comme péjoratif.
#2. Pantoute
Si un Québécois vous répond "pantoute" avec un grand sourire, ne cherchez pas dans votre dictionnaire : ce petit bijou linguistique du vocabulaire québécois signifie tout simplement "pas du tout". Né de la contraction de "pas en tout", ce mot s'est frayé un chemin dans le vocabulaire québécois au fil des années.
On adore l'utiliser pour faire savoir notre désaccord de façon ludique ou marquée. Par exemple, quand on demande à un Québécois s'il fait trop froid pour jouer au Hockey à -10 degrés, la réponse fusera : "Pantoute !"
Si on veut exprimer encore plus son désaccord, on ajoutera un “pas” devant. Par exemple, si vous nous demandez si la poutine est bonne en Ontario, on vous dira "Eille, pas pantoute !" Grammatical ? Non. Mais le message est clair !
#3. Gougoune
Nos cousins Français ont leurs tongs, mais au Québec, on a nos gougounes ! Cette chaussure d'été emblématique tire son nom du mot anglais "goon", qui désignait à l'origine une personne un peu simplette. Un peu comme nos gougounes, qui ne se prennent pas la tête.
Les Québécois ont adopté ce terme dans les années 1960, quand ces sandales légères ont envahi les plages nord-américaines après la guerre du Vietnam. Depuis, la gougoune règne en maître sur nos étés.
En plus, c'est un accessoire prisé pour tuer les bibittes en été !
En résumé, que vous soyez à la plage ou simplement en route vers le dépanneur, la gougoune reste la reine du style décontracté. On aime ça d'même !
#4. Grayer
Le verbe "grayer" représente un parfait exemple de l'ingéniosité linguistique québécoise. Cette expression savoureuse, issue du vieux français "gréer", désignait à l'origine l'action d'équiper un navire. Les premiers colons ont transformé ce terme maritime en un mot passe-partout.
Au fil des générations, son usage s'est élargi pour englober toute préparation matérielle. Quand un Québécois annonce qu'il va "se grayer", comprenez qu'il part s'équiper. Que ce soit pour affronter la tempête hivernale ou préparer une expédition en plein air. Mais attention, on peut aussi grayer des objets, ou encore sa maison !
Si vous nous visitez en hiver, vous êtes mieux de bien vous grayer ... tout comme votre véhicule devrait être grayé de pneus d'hiver !
#5. Cossin
Le cossin, ce mot magique du québécois qui désigne absolument tout et rien à la fois ! Cette perle linguistique provient d'une transformation du mot "coussin" utilisé en Normandie et en Bretagne. À l'époque, les coussins étaient rembourrés avec des vieux tissus sans valeur.
Au Québec, le terme a évolué pour d'abord nommer ces objets dont on ne connaît pas le nom ou qu'on ne veut pas nommer. Un tiroir qui déborde ? "Range tes cossins !" Un outil mystérieux dans le garage ? "Passe-moi ce cossin-là !"
La beauté du cossin québécois réside dans sa polyvalence. On l'utilise maintenant davantage pour un objet qui est de mauvaise qualité, ou peu cher payé. Par exemple, un ordinateur qui bug constamment, c't'un vrai cossin !
#6. Gosser
Quand un Québécois vous dit que vous le "gossez", faites attention ! Ce mot québécois, hérité des sculpteurs de bois qui taillaient leurs œuvres avec patience, s'est transformé pour désigner l'art subtil d'agacer son prochain.
Un bricoleur du dimanche qui passe des heures à bidouiller sa voiture ? Il gosse après son char. Votre ami qui est toujours en retard ? Ça vous gosse. Un collègue qui pose mille questions ? Y'est gossant ! Parce que, oui, on en a aussi fait un adjectif !
La magie du mot réside dans sa double personnalité : tantôt verbe d'action pour nos artisans passionnés, tantôt expression d'exaspération pour les plus impatients.
#7. Flauber
Voici un verbe qui fait trembler les portefeuilles ! Flauber son argent, c'est le dépenser sans compter, comme si demain n'existait pas. Ce terme coloré tire ses racines du patois picard "flober", qui signifiait "battre horriblement fort". Au Québec, il a évolué pour décrire l'art délicat de faire fondre son compte en banque.
Les occasions de flauber ne manquent pas dans la vie moderne : du magasinage impulsif sur Amazon aux folles soirées entre amis.
Il va sans dire qu'il y a des meilleures raisons que d'autres pour flauber… vite comme ça, on dirait un road trip !
#8. Gadoue
La gadoue québécoise transforme nos rues en un véritable terrain d'aventure ! Cette boue particulière naît souvent à l'arrivée du printemps. Un phénomène assez salissant qui fait le bonheur des laveurs de voitures.
Contrairement à sa cousine française qui désigne simplement la boue, notre gadoue possède sa personnalité unique : mi-neige, mi-eau, 100% casse-tête pour les piétons. Une création typiquement nordique qui donne naissance à des scènes dignes des meilleurs spectacles de patinage.
Les bottines neuves deviennent rapidement des œuvres d'art abstraites, tandis que les pantalons arborent fièrement leurs nouvelles décorations. Un conseil d'ami : gardez vos plus beaux vêtements pour l'été !
#9. Guédille
En parlant de gadoue, la guédille vient souvent en même temps. Vous pensiez que la guédille n'était qu'un savoureux sandwich au homard ? Surprise ! Dans le vocabulaire québécois, ce mot désigne aussi cette petite goutte indiscrète qui pend au bout du nez, surtout par temps froid.
L'origine de ce terme remonte aux régions de l'Anjou et du Poitou, où "guédille" ou "gadille" servait à nommer un bout de tissu sans valeur. Les Québécois, avec leur créativité légendaire, ont adopté ce mot pour décrire ce petit désagrément nasal qui nous accompagne durant nos aventures hivernales.
Les Français parlent de roupie, les Suisses de moque, mais chez nous, la guédille fait partie du folklore local. Un conseil ? Gardez toujours un mouchoir dans votre manteau quand vous explorez nos sentiers enneigés !
#10. Bretter
On finit cette liste de mots québécois en beauté... sans bretter ! Quand votre ami vous fait poireauter pendant une heure au restaurant, vous pouvez lui lancer : "Arrête de bretter !" Ce verbe savoureux du québécois désigne l'art raffiné de perdre son temps ou de traîner en longueur.
L'histoire de ce mot remonte aux régions françaises de l'Anjou et du Perche, où "brêteler" signifiait "aller de-ci, de-là en fainéantant". Les Québécois l'ont adopté et transformé à leur sauce pour décrire ces moments où l'on fait les choses avec une lenteur délibérée.
Un bretteux professionnel ? C'est un adjectif tout indiqué pour celui qui prend trois heures pour choisir un film sur Netflix.
Pssst ! On vous a aussi préparé des articles sur les "tabarnak" de jurons québécois ainsi que les mots à utiliser avec modération lors de votre voyage.
On est fins de même !
Voilà ! Avec ce petit lexique de mots québécois moins connus, vous êtes en bonne voie de parler québécois, comme un Québécois ! Faites-nous savoir votre expression québécoise préférée dans la zone commentaires ci-dessous !
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