10 mots à utiliser avec modération au Québec pour un « Maudit Français »
On parle peut-être la même langue, mais quelques mots méritent tout de même que vous leur portiez une attention particulière lors de votre prochain voyage au Québec.
Découvrez lesquels, et pourquoi
#1. Gosse
Chez nous, on dit… : enfant
Dans le langage populaire québécois, une « gosse » signifie… un testicule. C’est le classique de la rigolade franco-québécoise !
« Bonjour, mon nom est Claude et j’ai deux gosses. »
Lors d’une soirée de speed dating, cette phrase de présentation cassera rapidement, et très efficacement, la glace.
La belle Québécoise qui vous a tombé dans l’œil comprendra que vous avez deux enfants, et rira probablement beaucoup.
En revanche, dans une entrevue pour un emploi, c’est plutôt à proscrire… Choisissez plutôt le terme « enfant ».
#2. Shopping
Chez nous, on dit… : magasinage
Le nom « magasinage » et le verbe « magasiner » signifient « faire des achats dans les magasins », et sont utilisés depuis le début des années 1900 dans la langue française québécoise.
Il s’agit d’une simple traduction de l’anglicisme « shopping », utilisé fréquemment en France.
Vous pouvez donc avoir envie de magasiner, aller magasiner, ou avoir besoin d’une bonne séance de magasinage.
#3. Pain au chocolat
Chez nous, on dit… : chocolatine
L’éternel débat !
Il y a beaucoup de théories derrière l’étymologie de chacun des termes et franchement, personne n’arrive à la même conclusion.
Arrêtons la chicane outre-Atlantique, et entendons-nous simplement sur ceci : au Québec, c’est une « chocolatine ».
Et si vous êtes dans l’équipe « couque au chocolat », n’y pensez même pas.
#4. Week-end
Chez nous, on dit… : fin de semaine
En France, la « fin de semaine » désigne généralement la période couvrant le vendredi et le samedi, alors que le « week-end » englobe le samedi et le dimanche, n’est-ce pas ?
Chez nous, l’expression « fin de semaine » comprend le samedi et le dimanche, et exclut le vendredi.
Attention de ne pas vous pointer chez votre collègue un vendredi soir s’il vous invite à prendre un verre « en fin d’semaine ».
#5. Brosse
Chez nous, on dit… : brosse
Lorsqu’on se coiffe, on utilise nous aussi une brosse à cheveux, communément appelé une brosse.
Jusque-là, tout va bien.
En revanche, si votre patron québécois vous demande « si vous avez brossé ce matin » et que vous dites oui, vous risquez de perdre votre emploi.
Tout est une question de contexte, car au Québec, « prendre une brosse » et « virer une brosse » sont des expressions québécoises qui signifient « prendre une cuite ».
#6. Tongues
Chez nous, on dit… : gougounes
Les « tongues » françaises sont ce qu’on appelle dans la Belle Province des gougounes.
D’ailleurs, la prononciation de ce mot est un excellent exercice linguistique si vous voulez tester votre maîtrise de l’accent québécois.
Chez nous, un tongue (tong) est une fine culotte pour femmes, semblable à un string.
Donc, pour éviter les malaises à la piscine, il est recommandé de ne pas demander à votre nouvelle amie de quelle taille sont ses tongues, par exemple.
#7. Queue
Chez nous, on dit… : file
Dans un concert, au supermarché, à la banque, les Français « font la queue ».
C’est-à-dire que les gens se placent les uns à la suite des autres pour attendre leur tour de manière ordonnée et courtoise.
Rassurez-vous, nous le faisons aussi.
Cependant, au Québec, on « fait la file ». En effet, le mot « queue » est souvent employé par les gens de chez nous pour désigner le… pénis.
Donc, sans utiliser de grossièretés, disons qu’on ne se tape pas une queue pour entrer dans un bar, mais qu’on fait la file pour y rentrer.
#8. Petit ami / petite amie
Chez nous, on dit… : chum / blonde
Vous le savez, au Québec on ne se fait pas une petite amie, on se fait une « blonde ».
Même si c’est une brunette, c’est une blonde.
Et ici, les petits amis sont des « chums ».
Il faut cependant faire la nuance entre « chum », le terme masculin utilisé pour décrire un amoureux, et « chum », que l’on utilise au masculin et au féminin pour décrire un(e) bonn(e) ami(e).
Comment ? Simplement avec le contexte de la phrase. Par exemple :
- Caroline nous présentera son nouveau chum en fin de semaine = son amoureux
- Pour célébrer sa victoire, Josée passera la soirée avec sa chum Marie-France. = sa bonne amie
- Martin écoute la partie de hockey avec ses chums. = ses bons amis
Bizarrement, les Québécoises ressentent souvent le besoin d’ajouter « de fille » après le mot chum, utilisé pour désigner une amie.
- Je suis sortie avec mes chums de filles.
- Chantal, ma chum de fille, a fait une location de voiture à Québec pour aller voir sa soeur à Lévis.
Vous vous habituerez, ne vous en faites pas.
#9. Bonnet
Chez nous, on dit… : tuque
Nous utilisons le terme « bonnet » pour parler d’un bonnet de douche ou d’un bonnet de soutien-gorge.
Si vous souhaitez vous préparer à nos hivers québécois, vous devrez plutôt magasiner une « tuque ».
Pour être encore plus typique, choisissez-en une avec un pompon.
10 : Déjeuner
Chez nous, on dit… : dîner
Si vous invitez un Québécois à déjeuner, assurez-vous de régler votre alarme tôt en matinée.
Chez nous, on déjeune le matin, on dîne le midi et on soupe le soir (généralement beaucoup plus tôt qu’en France d’ailleurs).
Et lorsqu’on est en congé, il nous arrive de bruncher. Le brunch est un déjeuner très tard en matinée, généralement vers 11h00.
En résumé, si vous invitez un ami à déjeuner durant la fin de semaine, il y a de fortes chances qu’il ne se présente pas un vendredi midi, mais plutôt un dimanche matin.
Bonus : Du coup
Chez nous, on dit… : fac
L’expression « du coup » est une locution typiquement française, qui « tape sur les nerfs » de tous ceux qui ne l’emploient pas tellement elle est surutilisée dans tous les contextes possibles et inimaginables.
En fait, « du coup » est carrément considéré comme un tic de langage.
Pour exprimer une conséquence en bon québécois, préférez l’expression familière « fac ».
Par exemple :
- Je n’ai plus de café, fac j’irai en acheter.
- Fac, on fait quoi ce soir ?
- Hey salut ! Fac comme ça tu habites officiellement à Montréal ?!
Attention, nous ne sommes pas au-dessus de nos affaires. Nous avons nous aussi nos tics, et un des pires est sans contredis « genre ».
Ce dernier est utilisé à toutes les sauces, au début comme à la fin d’une phrase, et plus particulièrement par les plus jeunes générations.
D’ailleurs, lors de votre prochain voyage au Québec, je vous invite à porter l’oreille et à compter le nombre de « genre » dans une conversation.
C’est presque aussi énervant que « du coup ».
Presque.
Voilà !
Et vous, connaissez-vous d’autres mots à utiliser avec modération au Québec ?
N’hésitez pas à vous exprimer dans la zone commentaires ci-dessous.
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